Détecter les apnées du sommeil depuis chez soi
Le saviez-vous ?Selon un rapport de l’Office fédéral de la statistique Suisse, les apnées du sommeil affectent la moitié des hommes et un quart des femmes de 40 à 85 ans. La difficulté pour les établissements de santé à étudier cette pathologie est à l’origine de la création, par le CHUV de Lausanne et l’Université de Lausanne, d’un test spécifique à la détection de l’apnée du sommeil, facile et moins chronophage.
Les apnées du sommeil : mécanismes et risques
Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) est un phénomène d’arrêt respiratoire durant le sommeil d’une durée de 10 secondes minimum. Chez la plupart des personnes victimes du SAS, l’arrêt ou la réduction de la respiration peut durer jusqu’à 20 secondes. Il existe 2 types d’apnées du sommeil, les obstructives et les centrales. La première correspond à une obstruction complète des voies respiratoires alors que la seconde à une réduction de l’effort respiratoire. En revanche la majorité des personnes atteintes ignorent l’existence de ce mal alors qu’il est source de stress majeur pour le cœur et le cerveau.
5 critères identifiés de risque d’apnée du sommeil
Afin de mieux étudier cette pathologie, le CHUV de Lausanne a procédé à une analyse de plus de 3000 personnes qui vivent en Suisse et au Brésil depuis 2013 afin d’identifier des critères permettant d’évaluer les risques d’apnées du sommeil. Toutes ces personnes ont été choisies au hasard parmi la population. De cette étude sont ressortis 5 critères permettant de signaler les signes avant-coureurs du SAS : le tour de cou, l’IMC, le sexe, l’âge, et le ronflement. Les critères sont aussi le moins subjectifs possible, à part pour le ronflement, afin de minimiser les erreurs de jugement.
Un test fiable, à portée de main et économique
Suite à cette étude, le CHUV a créé le test « NoSAS », qui se base sur les 5 critères identifiés et permettant d’attribuer un nombre de points aux réponses communiquées. Une fois le score obtenu, un diagnostic fiable peut être émis et le patient considéré à risque ou non. D’après le Dr Raphael Heinzer, coinventeur du test et chercheur au CHUV : « Le NoSAS est un outil de diagnostic qui s’adresse à des non-spécialistes du sommeil, tels les médecins généralistes et anesthésistes ou les particuliers qui doivent décider de la nécessité d’un examen spécialisé. ». Il est ainsi plus facile de diagnostiquer les sujets souffrants d’apnées du sommeil. En collaboration avec l’agence genevoise BeFine, une application pour smartphones a été créée pour faciliter le dépistage. L’application « Lausanne NoSaS Score » est disponible sur iPhone et Android.
Le « Lausanne NoSAS score » permettra de mieux cibler les personnes souffrant d’apnée du sommeil et nécessitant des examens plus poussés et plus onéreux, pour confirmer la présence d’une apnée du sommeil. Ce test encourage aussi le développement des applications numériques dans le domaine de la santé comme une aide fiable et économique au diagnostic des médecins.